Le conte du Petit Chaperon Rouge

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Le contexte du conte du Petit Chaperon rouge

Pourquoi ce conte ?

Je vous avoue que ce conte s’est imposé tout seul, au fur et à mesure. Sans doute aussi, pour vous proposer un troisième conte avec un loup, après Roule galette et les Trois petits cochons. C’est un conte que j’ai beaucoup lu, enfant, et j’adorais la merveilleuse surprise que constitue la renaissance de la petite-fille et de sa grand-mère.

Adulte, je l’ai redécouvert, en filigrane d’abord, puis de manière plus importante au début de mes recherches sur les contes. Je savais qu’un jour, je me confronterai de nouveau à son message. Ce moment est arrivé. Lorsque j’ai commencé à me renseigner, à relire les différentes versions, à réfléchir sur la portée symbolique de son message, ce conte m’a paru alors d’une incroyable actualité, et d’une grande profondeur.

L’historique de ce conte

Ce conte existe dans l’imaginaire collectif depuis très longtemps, et n’est pas uniquement restreint aux traditions occidentales. La page Wikipédia, très détaillée et sourcée, retrace bien toutes ces différentes versions. Dans les versions anciennes, le conte n’est pas spécifiquement dédiée aux petits filles, il arrive en effet que le héros soit un jeune garçon.

Figurines sculptées du Petit Chaperon rouge se trouvant au palais Jacques Cœur, à Bourges (France) – XVe siècle./ Source : Wikipédia. ©DenisMSI

On découvre que des traces orales du conte remontent au XIVe en France, et une frise sculptée du XVe, au Palais Jacques Cœur de Bourges, montre que le conte est bien implanté.

Gustave Dore — Les Contes de Perrault

Le conte doit notamment son succès actuel aux deux versions écrites :

  • celle d’un grand écrivain du XVIIe, Charles Perrault (1628-1703), qui l’a retravaillé et le publie en 1697 sous la titre des Contes de ma mère l’Oye, avec d’autres contes célèbres (Peau-d’âne, la Belle au bois dormant, Riquet à la houppe, le Petit Poucet, Barbe Bleue, le Chat botté et Cendrillon),
  • et celle des frères Grimm, collecteurs de contes sur le territoire allemand au XIXe siècle. Ceux-ci recueillent deux versions, qu’ils réécrivent pour n’en faire qu’une, en deux parties : une principale (la fameuse version avec le chasseur) et une suite. Ils publient cette histoire une première fois en 1812, puis la remanient jusqu’à leur version définitive, la plus connue, en 1857.
Mijade

Aujourd’hui, le devenir du conte

De ce conte, qu’en est-il aujourd’hui ? Ce conte connaît toujours un grand succès, il est toujours réédité et étudié (voir en bibliographie à la fin les émissions de Radio France, qui lui sont consacrées).

Il est aussi l’objet de nombreux détournements, de situations rocambolesques. De nombreux auteurs s’amusent à recréer des interactions différentes entre nos trois principaux personnages.

On retrouve ainsi les personnages autant dans le 7e art, dans les films (Promenons-nous dans les bois de Rob Marshall en 2014), dans les séries TV, comme Once Upon a time, en dessins animés dès 1934 chez Walt Disney ou Tex Avery en 1943.

Mais aussi dans de nombreux livres jeunesses (ou adultes d’ailleurs), des contes de fées revisités, ou des pièces de théâtre, comme cette dernière mini-pièce pour des enfants de 8-10 ans, Comment le Petit Chaperon rouge est devenu le Grand méchant ou presque, d’Olivier Ka et René Gouichoux, où le chaperon rouge a décidé de devenir méchante et est aidée par un auteur.

Affiche Le grand méchant Loup, Disney 1934. / Source : Chronique Disney.

Ou encore, chez Mijade, c’est le loup, qui explique à ses louveteaux, comment faire pour ne pas croiser le chemin du Petit Chaperon rouge, qui est un facteur de risques…

Walt Disney avait, lui, carrément proposé une rencontre entre nos trois petits cochons et notre petit chaperon rouge pour lutter contre le loup. C’est d’ailleurs le troisième petit cochon qui sauve (encore une fois) ses comparses du loup. Un beau détournement du conte, avant de retrouver son personnage au fil de ses œuvres.


L’histoire du Petit Chaperon rouge

La trame originelle

La trame de l’histoire est assez connue : il s’agit en général d’une petite fille, que sa mère envoie porter du pain à sa grand-mère. Sur le chemin, elle s’égare, et rencontre un loup qui lui demande où elle se rend. Il se presse de se rendre chez la grand-mère, pour la dévorer et y attendre la petite fille, qui ne tarde pas. S’ensuit la scène où le loup enjoint le Chaperon rouge de le rejoindre et là… les variantes commencent…

Des versions orales…

Plusieurs collecteurs ont récupéré, vers la fin du XIXe siècle, des versions populaires orales, dont la fin est, somme toute, assez différente de celles de Perrault et de Grimm. Paul Delarue en recense vingt dans son catalogue Le conte populaire français, (édition intégrale 1997, p 381) et passe en revue les différents détails, qui manquent aux deux versions les plus connues (Perrault et Grimm). Yvonne Verdier, ethnologue, dans Le Petit Chaperon Rouge dans la tradition orale, va plus loin en replaçant ce conte dans les traditions d’une société rurale.

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Le chemin des aiguilles et des épingles

La première différence de taille entre ces versions populaires et les contes connus, concerne le voyage dans la forêt et le choix du chemin. Ici la petite fille choisit elle-même son chemin et le loup emprunte alors l’autre chemin délaissé.

Pourquoi les épingles ou les aiguilles ? Parce que, nous éclaire Yvonne Verdier, dans la société rurale à la fin du XIXe, les jeunes filles étaient invitées, au moment de leur puberté, à passer un an d’apprentissage chez une couturière, chez qui elles travaillaient donc aux aiguilles, sachant que les épingles servaient ensuite à maintenir les habits, une fois cousus, sur soi. Il s’agit donc ici d’une enfant qui grandit et se retrouve confrontée à la puberté et donc à de nouveaux codes sociaux, qui évoluent avec l’âge, et qu’elle commence tout juste à assimiler.

Le repas

Ce fameux repas est un thème complétement absent des versions de Perrault et Grimm. Je l’ai également redécouvert, lors de mes recherches sur ce conte. Sur le site de la BNF, les trois versions nivernaise, auvergnate et tourangelle, proposent ce passage, qui nous paraît sans doute aujourd’hui fort étrange, voire fort sinistre. En effet, il est précisé que le Loup n’a pas mangé toute la grand-mère, mais « mit de sa viande dans l’arche et une bouteille de sang sur la bassie » (version nivernaise). Et une fois la petite arrivée (version auvergnate) :

« Le loup prit le morceau et le mangea, et dit à la fille, il y a de la viande sur le feu et du vin sur la table, quand tu auras mangé et bu, tu te viendras coucher.
Le sang de sa mère, le loup l’avait mis dans une bouteille, et il avait mis un verre à côté à demi plein de sang. Il lui dit : Mange de la viande, il y en a dans l’oulle ; il y a du vin sur la table, tu en boiras.
Il y avait un petit oiseau sur la fenêtre du temps que la petite mangeait sa mère qui disait :
– Ri tin tin tin tin. Tu manges la viande de ta mère et tu lui bois le sang. Et la petite dit :
– Que dit-il maman, cet oiseau ?
– Il dit rien, mange toujours, il a bien le temps de chanter
. »

La fuite de la petite fille

Pour finir, la petite fille réussit à s’enfuir. Elle fait ici preuve de ruse et de courage, comme le Troisième petit cochon. Même si elle paraît subjuguée au début, elle trouve un prétexte et un moyen de se libérer (littéralement de la corde qui lui enserre le pied).

Elle s’enfuit aussi vite qu’elle le peut et soit arrive chez sa mère (version nivernaise), soit est aidée par tout un groupe de lavandières (version auvergnate), qui tendent un drap sur la rivière pour la faire passer. Et lorsque le loup / diable / homme arrive, les lavandières lui tendent également un drap, mais le laissent se noyer dans la rivière. La petite-fille est sauvée.

Au succès de la version de Perrault

C’est Charles Perrault qui, le premier, habille la petite fille de sa célèbre coiffe rouge : un chaperon (coiffe qui couvre les épaules et la tête). Ce n’est donc pas un signe distinctif de ce conte, ce qui explique que, dans les versions orales, les détails de son habillement sont peu mentionnés.

Imagerie d’Epinal, Le Petit Architecte, la maison du petit Chaperon rouge. / Source Gallica

le chaperon de couleur rouge

Cependant le chaperon de couleur rouge peut aussi marquer l’entrée dans la puberté, et c’est ainsi que ce conte a été commenté. Cela pourrait expliquer la disparition du chemin « des épingles et des aiguilles » dans la version de Perrault. Cependant Michel Pastoureau, un grand historien des couleurs, spécialiste de l’époque médiévale, tient à rappeler que cette interprétation est sujette à caution, car le « rouge » était davantage dévolu à la protection, et le « vert » associé à la sexualité.

que représente le loup ?

Chez Perrault, aucun mystère n’est fait de la réelle identité du loup, en somme un homme masqué, qui joue à la perfection plusieurs rôles (le galant, comme la grand-mère), qui est là pour manger (séduire) tout ce qui porte jupon. Ainsi peut-être de l’origine de la fameuse expression « elle a vu le loup », qui correspond bien à la scène où le petit Chaperon rouge se déshabille avant de rejoindre le loup dans le lit de sa grand-mère. Moment où le loup ne peut plus déguiser qui il est vraiment et où l’identité des personnages est révélée.

Et de la version des frères Grimm

La version des frères Grimm a été récupérée auprès de deux conteuses allemandes d’origine française (deux sœurs, Jeanette et Marie Hassenpflug (1788-1856)), et la fin du conte de la première conteuse est une imitation du conte du Loup et des Sept chevreaux (à lire ici).

l’arrivée du chasseur

Cette version, contrairement à celle de Perrault, se termine bien, grâce à l’intervention d’un chasseur, qui fend le ventre du loup qui s’est endormi, et délivre les deux femmes. Le Petit Chaperon rouge sort en pleine forme et aide le chasseur à remplir de pierres le ventre du loup et à le recoudre. La grand-mère est plus affaiblie. Le loup, en se réveillant, est entraîné par le poids de son ventre et meurt.
Dans cette version aussi, point de chemin des épingles ou des aiguilles, le loup choisit le chemin le plus court et engage la petite fille à choisir le plus long et à trainer en chemin pour admirer les fleurs. Point de repas non plus, mais la petite fille se doute de quelque chose dès l’entrée dans la maison. Sa suspicion ne l’empêche cependant guère d’être dévorée.

La deuxième conteuse amène une autre fin : après avoir été sauvée par le chasseur, le Petit Chaperon rouge rencontre une deuxième fois un loup dans la forêt, mais cette fois-ci, forte de son expérience, elle court chez sa grand-mère, et à elles-deux, elles triomphent du loup.

Costumes de la Schwalm de la ville de Homberg. / Source Wikipédia.

la coiffure

Concernant le choix du chaperon rouge, on retrouve une origine possible dans le costume folklorique allemand. En effet, les conteuses étant originaires de la Hesse, elles pourraient s’être inspirées du costume local porté à l’époque : la couleur rouge pour les enfants (jeunesse et célibat), un corsage vert pour les femmes, bleu ou violet à la naissance du premier garçon et noir en cas de deuil.

Il se peut donc que le chaperon et le rouge aient été mêlés pour créer notre petit chaperon rouge actuel.

Une variante amusante : le chaperon d’or

Vous la trouverez sous ce lien, ici. Il s’agit d’une version imaginée par Charles Marelle, dans son ouvrage Affenschwanz et cetera : variantes orales de contes populaires français et étrangers, (Westermann, 1888), en Champagne.

Ici la petite fille est vêtue d’un chaperon d’or, et le début de l’histoire se déroule comme dans les versions connues. Sauf que… la grand-mère n’est pas chez elle, elle est au marché. Le loup s’installe dans le lit, accueille la petite fille. Mais au lieu de l’attraper pour la manger, elle lui échappe et ne lui laisse que sa coiffe. La grand-mère arrive à ce moment-là et fourre le loup dans un sac avant de le noyer.


Quelques éléments sur la symbolique du conte

On parle donc d’une histoire qui, selon les versions, livre une symbolique et un message très différents.

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De la force du loup

Chez Perrault, la morale est partout, il a nettement édulcoré les passages « bizarres », en vue du public à qui il destinait son conte (rappelons qu’il s’agit de la grande bourgeoisie et de la noblesse). Tout se joue sur la force physique, et de persuasion, du loup, auquel le féminin, incarné à la fois par la mère (qui n’a pas suffisamment protégé sa fille), la grand-mère (qui n’en a plus la force) et la petite fille pubère (trop naïve), ne peut se dérober. D’où la morale de fin évidente, de se méfier de tous les tenants du genre masculin. Et de se protéger du masculin initiateur.
Ce qui augure quand même d’une vision fort inégale des deux moitiés de notre société, qui se retrouve encore aujourd’hui. Et place l’homme face à son côté obscur, masqué : que faire du Loup en lui ?

Au passage, remarquons que le loup n’a pas d’âge et qu’il en devient le symbole du masculin – pendant / compagnon de chaque figure féminine du conte. Le loup devient l’instigateur du changement par lequel le cycle féminin s’opère, le moyen, par lequel les transformations peuvent se réaliser.

A l’intervention d’un « bon » masculin

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A contrario, pourrait-on penser, chez Grimm, le masculin est représenté par le loup, certes, mais aussi par le chasseur. Celui-ci chasse l’animal depuis un certain temps, et à force de le pister, finit par atterrir (un peu tard) devant la maison de la grand-mère. Il faut donc que l’expérience se fasse, initiatrice de changement pour les personnages, mais surtout de renaissance.

Car par un coup du sort incroyable, la grand-mère et le Petit Chaperon rouge sont encore vivantes dans le ventre du loup et sortent comme si de rien n’était, à l’ouverture du ventre. Une nouvelle naissance. Légère réminiscence d’un savoir encore dévolu aux femmes, à cette époque ? Et rappel de la destinée des filles à cette époque, qui est de devenir mère, puis grand-mère, situation qui ne se réalise que par la rencontre avec le masculin.
L’intervention du chasseur enlève néanmoins aux trois femmes encore du pouvoir sur la situation, et ne change au final que peu de choses à la symbolique du conte de Perrault, car encore une fois, le masculin est là en bourreau/ sauveur du féminin, uniquement victime de la situation sans trouver de solution.

Un beau triangle de Karpman ! A voir le succès de ces deux versions, on ne peut que constater la place perdue par le féminin dans l’inconscient actuel, et le choix de son destin…

Du choix à la ruse féminine

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Cependant ces deux versions laissent (sciemment ?) de côté tout l’aspect très intéressant des versions populaires, d’où le chasseur est (royalement, pourrait-on dire) absent. Le loup agit, comme un prédateur, c’est sa nature de loup, en voulant manger la petite fille, et dans cette stratégie en commençant par manger celle qui pourrait l’en empêcher, à savoir la grand-mère (la mère étant reléguée juste au début et à la fin de l’histoire).

tradition et transfert

Comme tous les enfants, la petite fille vit dans l’instant présent, elle ne voit pas le problème de discuter avec « quelqu’un qu’elle ne connaît pas ». Elle préfère effectivement trainer en chemin pour admirer papillons, fleurs, etc. Et elle ne remarque pas non plus la teneur du repas que lui a préparé le loup, à savoir l’ingestion du sang et des intestins de sa grand-mère (que dans certaines versions, elle cuisine elle-même).
Restons ici dans la symbolique. Il s’agit à la fois de représenter une tradition culinaire paysanne, que l’on découvre à travers le vocabulaire utilisé dans la scène du repas : la préparation d’un cochon, avec les rôles (pour le coup) partagés entre les hommes qui tuent le cochon et les femmes qui le préparent ; mais surtout ici de voir le transfert des « secrets » féminins, qui s’opère entre une grand-mère et sa petite-fille. Ce repas initiatique fait de la petite fille une femme, elle reçoit les savoirs et les pouvoirs concernant la procréation féminine, et commence donc en partie à lui « ouvrir les yeux ».

du choix conscient…

Cependant elle choisit son chemin, elle choisit aussi de cuisiner, de manger, et de se coucher près de loup. Tout autant, elle choisit de s’en sortir et utilise les ressources à sa disposition pour ce faire.

Le fait qu’elle prétexte une envie urgente, en profite pour sortir de la maison et se sauver, montre que la petite-fille est plus futée qu’elle ne le montre au départ. Le loup n’arrive d’ailleurs pas à la rattraper, car soit elle arrive à la maison de sa mère, soit elle est sauvée par des lavandières, qui en profitent pour noyer le loup, en lui mentant et en déjouant sa tentative.

…au passage à l’acte

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Le féminin est ici, toujours dans l’action, et « ne se laisse pas faire ». Cela dénote un grand bon sens (paysan ?), à savoir que l’on est jamais mieux sauvé que par soi-même (à défaut d’être servi), et qu’au final, l’enfant peut trouver des ressources pour se sortir de situations inextricables créées par la société / les adultes.

On retrouve ici le message fondateur des contes de fées, tel que décrypté par Bruno Bettelheim, dans Psychanalyse des contes de fées, à savoir que ces histoires sont là pour aider les enfants à créer leurs propres solutions face aux problèmes qu’ils rencontrent, et qu’au contraire, leur donner la solution « clef en main » est un obstacle dans leur apprentissage de la vie.

La disparition de la grand-mère : l’éternel cycle féminin

Finalement, à part dans quelques versions, dont celle des frères Grimm, la seule femme qui n’en réchappe pas, c’est la grand-mère. Est-ce parce qu’une fois le « transfert » effectué, sa fonction au sein du groupe social n’est plus aussi prégnante, et donc elle peut s’effacer ?

Le cycle féminin est en effet bien représenté tout au long du conte, il rappelle un peu les trois visages de la Triple Déesse, jeune fille, mère, vieille femme, et parle de cette succession ininterrompue des lignées maternelles.  » Ce que nous dit le conte, c’est la nécessité des transformations biologiques féminines qui aboutissent à l’élimination des vieilles par les jeunes, mais de leur vivant : les mères seront remplacées par leur fille, la boucle sera bouclée avec l’arrivée des enfants de mes enfants. Moralité : les mères-grands seront mangées » (Yvonne Verdier, p. 35).

Il se peut aussi que le loup symbolise la transformation physique de la grand-mère qui se transforme de femme en vieille femme, se masculinise et s’ensauvage, car sa fonction change au sein du groupe social et du groupe familial : elle n’a plus à honorer la fonction de reproduction des lignées, en complément du masculin, et peut donc se tourner vers une « nouvelle » vie.

Pour terminer, la morale de ce conte est aujourd’hui encore porteuse du « Petites filles, méfiez-vous du loup », au lieu de l’avertissement populaire « Grand-mères, méfiez-vous de vos petites filles » (Y. Verdier, op. cit, p.59). On reste donc aujourd’hui avec ces versions de Grimm et de Perrault sur le personnage de l’homme séducteur (en mode loup et/ou prince charmant), mythe / injonction qui a accompagné nombre d’entre nous (femmes et hommes), une partie de notre vie.

Alors, à vous de choisir, lorsque vous raconterez cette histoire, entre un conte de passage, ou un conte d’avertissement…

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Cécile

Un peu de moi... Je m'appelle Cécile. Je suis passeuse d'histoires, artiste et créatrice d'univers. Suis-moi... Je te propose d'être ton guide dans l'univers des contes...

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