
Aujourd’hui, à l’honneur,
le conte Roule Galette,
premier des contes de fée
à entrouvrir le seuil
de Tiss é tr’âme…
Et comme il faut toujours connaître ses sources, avant que de pouvoir avancer,
commençons donc une petite rétrospective autour de ce conte,
avant de vous présenter mes créations sur Roule Galette !
Le contexte de Roule Galette
Pourquoi « Roule Galette » ?
Alors au tout début de la création de mon projet, et que je cherchais encore une idée de conte, l’Univers m’a bien aidé, si je puis dire.
Pour la petite anecdote, je me renseignais au sujet d’une filière de laine issue de la tonte de moutons locaux au marché d’à côté.
Au fil de la conversation, une des vendeuses du marché me parla de son souhait d’offrir quelque chose pour sa petite fille, et du livre de Roule Galette qu’elle venait de lui acheter.
D’un coup, j’ai trouvé que ce conte portait magnifiquement mon projet, et qu’il en serait le moteur !
Ni une ! ni deux ! Cette idée fit son chemin…
Et si elle a pris son temps pour exister,
elle s’est aujourd’hui bien incarnée,
et n’attend plus que vous pour se réaliser !


Inspiration & petit historique
Roule Galette s’inspire d’un conte d’origine slave, celui de Kolobok, mentionné dans les Contes populaires russes d’Alexandre Afanassiev. Collecteur de contes et récits populaires, comme les Frères Grimm, il collationna de très nombreux récits et leurs variantes, qu’il fit ensuite publier vers la fin du XIXe siècle.
En France, cet ouvrage est traduit par Lise Gruel-Apert, sous le titre Contes populaires russes d’Afanassiev, aux éditions Maisonneuve et Larose dès 1988, et une nouvelle réédition en trois volumes a vu le jour en 2014 aux éditions Imago.
Ceci étant, vous connaissez tous la version du Père Castor, popularisée par Nata Caputo, sous le titre de Roule-Galette en 1950.
Véritable conte initiatique,
J’aime l’idée du rêve de la petite galette,
celui de l’appel de l’aventure,
de la réalisation de soi…
Alors « rêve de galette » ?
cela coulait de source…
au seuil du monde des rêves…
Toutes les créations autour de Roule Galette
Sans plus tarder, voici mes créations inspirées de ce conte.
Elles sont détaillées à travers plusieurs articles. En cliquant sur chaque lien, tu ouvriras directement la page concernée.
Mais si tu es pressé, tu peux directement aller à la boutique via les liens présentés.
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Si tu es curieux,
si tu veux en savoir davantage sur Rêve de Galette,
continue à lire ci-dessous !
L’histoire de Roule Galette

La trame originale
L’histoire, vous la connaissez, est celle d’une galette, d’un pain rond, d’une boule de pâte, c’est selon, en fonction des interprétations du terme « kolobok ». Celle-ci a été cuisinée par une grand-mère à partir de restes de blé, cuite au four, et mise à refroidir au coin d’une fenêtre. Mais ce n’est pas une galette ordinaire. Elle prend vie, si l’on peut dire. Et comme elle commence à s’ennuyer sur le bord de sa fenêtre, elle décide de partir à l’aventure, saute et roule hors de la propriété du grand-père et de la grand-mère.
Au fil de l’eau, elle rencontre divers animaux auxquels elle échappe en s’enfuyant et en chantant une petite comptine, jusqu’à se faire avoir par la ruse d’une renarde. Vous trouverez une présentation du texte du conte slave ici.
Les variantes de l’histoire
La version traditionnelle du conte se termine donc mal pour la galette qui finit dans la gueule du renard. Cependant il existe plusieurs variantes de la fin de l’histoire.
Dans l’une, la galette réussit à s’enfuir loin de la renarde et finir par revenir à sa maison d’origine. A partir de là, soit elle se transforme, soit elle se fait manger par la grand-mère et le grand-père.
Dans une autre version, chaque protagoniste mange une partie de la galette / kolobok, mais recrache après les morceaux, car la galette est immangeable. La galette se reconstitue et continue son chemin.
L’un dans l’autre, ce conte est proche de la version du Petit bonhomme de pain d’épices, apparu en 1875 dans un magasine américain St Nicholas Magazine. On rencontre ce personnage fabriqué de pain et qui prend vie, s’enfuit et finit par se faire dévorer, dans un certain nombre de contes.
Mon choix pour « Rêve de Galette »
Pour le texte théâtralisé de Rêve de Galette, j’ai bien sûr respecté la trame originelle de l’histoire. Mais j’ai choisi une variante pour la fin de l’histoire, que je te laisse le plaisir de découvrir.
La symbolique du conte

L’histoire de Kolobok est très bien étudiée dans une étude de trois auteurs, Oscar Brennifier, Isabelle Millon et Viktoria Chernenko, trouvée sur le site Pratiques philosophiques.fr. Dans Philosopher avec les contes russes (document en PDF ici), ils proposent une longue interprétation que je vous invite néanmoins à lire. Je vous en résume les grandes lignes ci-dessous.
L’enfant Kolobok
Ils voient la création du Kolobok, le petit pain rond, comme une métaphore de la relation de l’enfant face à ses parents. La confection du pain, comme la conception d’un enfant est une attente de la vie en elle-même : le pain permet de se nourrir et de rester donc en vie, l’enfant est considéré comme une prolongation du couple, et assure donc la survie de cette famille. Ce moment de manque (faim pour le pain, envie pour l’enfant) crée aussi une rupture temporelle dans une situation figée et routinière. On entre tout de go, d’un coup, dans l’action. Et le conte de Kolobok commence dès le début de l’action, sans s’appesantir sur l’avant.
Le temps de cuisson et de refroidissement du petit pain ou de la galette symbolise dans cette perspective l’enfance et la croissance du nouvel être qui prend du temps pour être fin prêt. Cependant, en droite ligne des célèbres contes mythologiques ou cosmogoniques où l’on voit les parents dévorer leurs enfants (cf. le Titan grec Chronos (dieu du temps), les ogres des contes de fées ou même toutes les expressions parentales encore actuelles « Il est à croquer ce bébé », « je vais te manger » pour quémander chatouilles ou bisous, (une sorte de résurgence de ces mythes dans l’inconscient parental, une symbolique de la lutte des pouvoirs entre enfants et parents ?), bref, les vieux parents du conte ne semblent pas prêts à laisser partir leur Kolobok à l’aventure, et s’apprêtent à le manger.

Kolobok part quand même à l’aventure
Finalement Kolobok est arrivé à maturité, il a suffisamment attendu sur le bord de sa fenêtre, et d’un bond quitte la maison des vieux, et se jette dans l’aventure.
Tout le chemin suivi par Kolobok est une métaphore de la vie, de la liberté d’être autonome face aux dangers représentés par les parents, d’après la chanson de Kolobok qui leur a échappé, et les animaux. Une analyse très intéressante du Chemin fatal de Kolobok par Tat’jana Civ’jan est présente ici (au format PDF).
Kolobok est plein de confiance en lui, et réussit à échapper à plusieurs obstacles par la ruse et une certaine intelligence qui lui vient de ses expériences précédentes. Face à la renarde (seul animal femelle du conte d’origine), il se laisse « désarmer » et finit par se laisser manger car il ne sait pas encore contrer la séduction et la flatterie. Et les vieux accuseront la renarde de leur avoir volé leur Kolobok.

Que nous apprend donc cette histoire ?
Au final, ce conte parle certes de la relation des enfants envers leurs parents, leur envie de liberté et d’autonomie et de se confronter seuls face à la vie. Mais elle raconte en filigrane aussi la relation des parents envers les enfants, qui peut être étouffante, pleine de méfiance envers le « dehors » et « les autres », mais surtout pleine d’attentes, de désirs inassouvis (qui n’a pas élevé un enfant en essayant de le faire réussir là où nous parents avons échoué ?). En somme, beaucoup trop de pressions sur les épaules de Kolobok, qui s’enfuit pour échapper à tout cela, et pour se trouver lui-même, devenir qui il doit être.
Les auteurs expliquent que c’est pour cela que le conte connaît autant de succès à travers les années, voire même les siècles maintenant. Car si l’on écoute Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées, l’enseignement inhérent au conte parvient souvent très bien au subconscient de l’enfant, quoique les parents veulent traduire du conte, selon leurs propres convictions.
Ce conte est donc autant pour nous, adultes, que pour nos enfants ;)!
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